La médiation culturelle à partir des émotions

La culture telle que l’entend Paideia est une culture imbriquée à la pensée, à l’esprit critique, une culture qui permet de se comprendre autant qu’elle permet l’accueil de l’autre et un regard profond sur le monde. Il ne s’agit donc pas d’un loisir mais d’une culture qui s’adresse à l’intime, elle est de l’ordre de la vie intérieure, voire de la méditation, et fournit les moyens intellectuels et sensibles de découvrir sa propre identité et de la confronter à celle de l’autre. Elle est aussi ce qui permet, à travers la fréquentation des œuvres d’art et des créations de l’esprit, d’éprouver une émotion esthétique et de découvrir les questions que les humains se sont posées et se posent encore sur le sens de leur vie. Pour cette raison, nous abordons la culture à partir des émotions des élèves.

Une liste de 10 émotions/ sentiments a été retenue : “amour” ; “colère” ; “joie” ; “tristesse” ; “fierté” ; “sérénité” ; “aventureux” ; “angoisse” ; “fatigue” ; “émerveillement”. Chaque jour, à chaque première connexion sur Naboo, l’outil de Paideia, le lycéen est invité à indiquer son « humeur du jour ». En cliquant sur une émotion-sentiment représentée par un “émoticône”, il découvre une œuvre d’art (peinture, sculpture, poème, extrait musical, etc.) ou une création de l’esprit (littérature, poésie, etc.)

Chaque œuvre est présentée soit par un enseignant soit par l’un de nos partenaires culturels, elle est contextualisée (des précisions sont données sur l’auteur/ l’artiste, son courant, où sur le style). Ces informations sont également reliées au programme officiel. Par exemple, si le lycéen découvre une icône byzantine, il pourra trouver un lien vers son programme d’histoire abordant l’empire romain d’Orient… La culture fait sens à la fois avec les apprentissages et les cours mais surtout avec le ressenti de l’élève.

A la fin de la semaine, il peut revoir l’ensemble de cette collection et la partager avec ses camarades. Au fil de l’année se noue une fréquentation et une familiarité avec les œuvres qui font de plus en plus sens pour lui. L’élève fait sienne toute cette culture rencontrée et partagée. La multiplication des rencontres et l’étendue du partage donne le caractère “générale” à la culture.

Hâkim Hallouch

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