Introduire un enseignement fondé sur une approche d’appropriation des compétences

La pédagogie développée par Paideia investit deux champs complémentaires : les compétences socio-comportementales et des compétences transdisciplinaires (“analyser”, “synthétiser”, “identifier”, “mesurer”, “imaginer”, “structurer un propos”, etc). L’appropriation de ces champs constitue un savoir-agir permettant à l’élève de mobiliser des savoirs à l’intérieur d’une famille de situations, afin de réfléchir, s’adapter, anticiper, résoudre des problèmes et de réaliser des projets seul ou dans un collectif. Plusieurs recherches menées sur le continent américain (USA, Canada) révèlent qu’elles apparaissent en tête de liste des facteurs invoqués pour expliquer la réussite scolaire. Indispensables dans la vie professionnelle, elles sont également essentielles dans la vie citoyenne et on pourrait même dire au quotidien.

Le terme de compétence est pourtant utilisé dans de nombreux espaces sans qu’il ne soit jamais clairement défini. Il fait partie de cette “novlangue” où le sens échappe à la réalité qu’il est censé éclairer. Employé maladroitement, il peine à se frayer un chemin dans le domaine éducatif. Pourtant, en France, une réflexion émerge depuis de nombreuses années et tend à compléter l’approche disciplinaire par une approche des compétences.

Si l’on tente un essai de traduction on pourrait dire que la compétence est une aptitude, une capacité. L’étymologie nous donne une origine latine: “competere”. Le mot indique la correspondance d’une connaissance et d’une action. La compétence est donc une agilité du jugement permettant la justesse d’une action.

C’est à l’école primaire et au collège que s’est d’abord formalisée cette approche, au travers du “socle de connaissances, de compétences et de culture”. Ce socle a pour double objectif de “permettre la poursuite d’études, la construction d’un avenir personnel et professionnel” et de “préparer à l’exercice de la citoyenneté”.

Au lycée, l’enseignement reste marqué par l’organisation en disciplines indépendantes les unes des autres, dont l’enseignement laisse peu de place à un travail sur les aptitudes, les opérations intellectuelles communes que mobilise l’élève.

L’un des enjeux de la recherche pédagogique à Paideia est d’identifier une série de compétences utilisées par les élèves et pour lesquelles ils peuvent rencontrer des difficultés. A la suite de cette identification il s’agit de les distinguer au moins en trois sous groupes : les compétences psycho-sociales, les compétences cognitives (perception, attention, mémoire, langage, processus intellectuels) et les compétences académiques ou transdisciplinaires (analyser, synthétiser, recherche l’information, etc). Les deux premiers sous-groupes sont déjà définis par les neurosciences, en revanche la dernière catégorie n’est pas abordée en tant que telle.

L’expérience des campus a permis de retenir au total 20 compétences transdisciplinaires. Une tentative d’organisation de ces compétences permet de dégager une circulation qui s’apparente à un processus de la connaissance.

L’expérience Paideia compte aller plus loin. Elle ambitionne de développer des enseignements propres à chaque compétence transdisciplinaire en lien avec les contenus académiques du programme. Ainsi ces compétences ne sont pas pensées en opposition aux contenus, ni dans une complémentarité simple, mais dans une relation dialectique.

L’objectif de cette acquisition des compétences est de développer chez l’élève une capacité à prendre conscience et à analyser ses propres stratégies, à repérer dans ses propres démarches mentales les points forts et les points nécessitant amélioration. Cette acquisition est à même de provoquer chez l’élève une « rupture » nécessaire au changement de méthode. L’ensemble de ces ruptures jalonnent le parcours d’autonomisation intellectuel de l’apprenant.

La circulation entre toutes ces étapes est itérative et cumulative. Cela signifie que l’élève ne cesse de se corriger au fur et à mesure qu’il progresse, son savoir s’accumule, se complète et se complexifie. Cela signifie enfin que les compétences et opérations mentales s’ajoutent les unes aux autres et s’améliorent à chaque franchissement d’étape.

C’est ainsi que l’on peut enseigner à l’élève à “apprendre à apprendre”.

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